Bucarest – Grandeur et Nostalgie entre Orient et Occident
Bucarest, entre Orient et Occident, une ville pleine de contradiction. Un mélange d’audace stalinienne et de charme désuet. La ville est en perpétuel mouvement. Entre les maisons qui n’ont pas les moyens d’être restaurées, et les constructions dans le plus pur capitalisme, Bucarest se cherche, une nouvelle identité.
Une métropole de 2 millions d’habitants.
De la création de la ville aux alentours du XVe siècle, reste peu de bâti, à part quelques églises, on en compte environ 300. La première attestation documentaire de la création de la ville date de 1459. La ville de Bucarest qui s’illumine sur les cartes de l’Europe des XIV ème et XV ème siècles, a été fondée par les derniers croisés, les princes valaques et moldaves, qui ont voulu faire du tracé du Danube une ligne de résistance face aux Turcs, pour le christianisme. De simple résidence princière, elle accède au statut de capitale de la Valachie et devient le centre de la romanité orientale orthodoxe.
Ville carrefour des voies commerciales, Bucarest est un compromis entre les foires de l’empire Ottoman et les villes allemandes. Au XIX ème siècle se dessine une volonté d’occidentalisation, durant le règne du roi Carol 1er (1866,1914). On voit surgir une volonté très forte d’assimilation des manières de vivre occidentales où le modèle français acquiert une autorité surprenante. Le «petit Paris» image à la fois vraie et fausse, quelques rues et bâtiments, peuvent y faire penser. Mais très vite la couleur reprend ses droits. Entre l’ocre des maisons et la multitude de végétations, cette influence est encore très visible.
Entre les deux guerres, Bucarest hésite entre modernité et style néo-roumain. Après la deuxième guerre mondiale la ville imite les grandes réalisations staliniennes soviétiques, la maison de la presse libre, l’école militaire …. Durant la période où Ceausescu est au pouvoir, Bucarest est remodelé. La modernité pour l’homme communiste de Ceausescu est industrielle et urbaine. Sur le principe de l’homogénéisation sociale et culturelle, Ceausescu profite du tremblement de terre de 1977 pour raser six km2 au centre de Bucarest afin d’ y ériger le centre civique, avec à son apogée le palais du peuple… . Durant cette même période un plan de systématisation des villages est mis en place : sept à huit mille villages sont détruits et les paysans sont relogés dans des « centres agro-industriels ».
Académie Militaire, 1939. Architecte Duiliu Marcu (1885 -1966). Après des études à l’École des beaux-arts de Paris, à la fois architecte, urbaniste et professeur. Membre de l’Académie roumaine, il est l’architecte qui construit, entre 1936 et 1941, le plus grand nombre de bâtiments administratifs à Bucarest : le palais du ministère des affaires étrangères, le palais de la direction générale autonome des chemins de fer et les bureaux de l’administration des monopoles d’État.
Immeuble des societés d’assurance Adriatica et Agricola Fonciara 1928 1930; vue depuis les quais de la Dambovita. Architectes Petre Antonescu et Paul Smarandescu. Petre Antonescu a construit, entre autres, la dernière version de l’arc de triomphe en 1935, boulevard Kisseleff.
Hotel business center union. Art deco. 1934
Boulevard Balcescu – Secteur 1
A gauche, une des universités de Bucarest construite en 1857 et 1869 par l’architecte Alexandru Orascu (1817-1894), architecte roumain qui à étudié l’architecture à Berlin et Munich.
A droite, l’université d’architecture et d’urbanisme Ion Mincu construite entre 1912 et 1917 par l’architecte Grigore Cerchez.
“Les cirques de la faims, ”circurile foamei en roumain, nom “ironique” donné par les habitants à de gigantesques bâtiments, que dans son projet de systématisation, Ceausescu a édifiés pour doter tous les quartiers de cuisines réfectoires qui devaient centraliser la nourriture et servir de cantine au peuple. Paradoxe actuel, ils sont transformés en centres commerciaux.
Maison neo-roumaine, strada Londra
Détail de la verrière du passage Villacrosse, dans le quartier Lipscani, 1850, du nom de son architecte espagnol Xavier Villacrosse.
Détail, maison neo-roumaine dans le quartier Cotroceni.
Eglise Calea Dorobantilor
Monastere Antim 1713 -1715; Fondé par le metropolite Antim Ivireanu. Ce monastère est un des exemples de la volonté de cacher les lieux de cultes, à quelque centaine de mètres du “palais du peuple”, derrière le boulevard Uniri, il est dissimulé derrière des immeubles plus récents.
Réserve d’eau entre Calea Vacaresti et Sos barzesti.
Maison de la presse libre 1956. Architecte Horia Maicu (1905 -1975) copie de l’université Lomonssow de Moscou.
Palais du Parlement “maison du peuple” 1984 -1989. Architecte Anca Petrescu et Gh. Vladescua