UN REGARD SUR L’AUTORITÉ

Autorité, auteur, augere, faire grandir.

L’Auteur, c’est la source, celui qui donne la vie.

Dans la Genèse, Dieu crée et nomme le monde, puis l’homme et la femme à son image. Ce faisant, il leur laisse la liberté de répondre ou non. L’autorité a vocation pédagogique. Nul ne peut la saisir de lui-même mais elle est donnée, reconnue et transmise.

La présence d’une autorité est  indispensable à la vie.

Faire grandir : il n’y a pas de vie possible sans croissance. Cette croissance requiert la tutelle bienveillante du parent ou de l’adulte qui a la responsabilité de l’enfant. Idéalement, l’autorité est personnalisée dans un échange mutuel qui permet le dialogue et l’orientation dynamique selon le choix éducatif et les réactions du petit. Pour être légitime, cette autorité du parent doit s’effacer au fur et à mesure que le jeune s’affirme avant de devenir adulte et transmettre lui-même le flambeau.

Au-delà de sa vocation éducative, l’autorité est aussi là pour harmoniser le vivre ensemble. Diriger l’orchestre dans une écoute intelligente et permettre une expression cohérente des musiciens. Son exercice nécessite une reconnaissance de la part du groupe, légitimité donnée en reconnaissance d’une compétence, d’une sagesse du chef.

L’autorité est au service d’un projet, d’une expression, d’une création et s’efface lorsque la mission est accomplie ou qu’elle n’est plus reconnue.

Dans l’Eglise, j’imagine que la figure du berger, du pasteur, a les clés de la maison pour rassembler le troupeau et le guider. Elle n’est pas dépositaire d’un pouvoir personnel qui  s’exercerait sur chacun mais s’efface naturellement devant le Père.

 Détenir l’autorité n’est pas un but en soi, encore moins une marque de pouvoir.  Il s’agit néanmoins  d’un art subtil dont l’exercice est nécessaire  au service d’autres, personnes, communauté,  société.

Esprit d'avant