BULLETIN N°17 – AVANT

Sagesses de la mémoire

 Hommage à Jacques Chopineau 

Penser ou nommer un avant, c’est être en mouvement. Un mouvement qui engage à travailler le poids du temps pour y trouver force et fondement. C’est ainsi que Jacques Chopineau nous a invités à lire et relire les mémoires et la tradition, choix et transmission.

Ce numéro d’Esprit d’Avant dont le thème avait été projeté avec lui il y a de longs mois et que nous lui dédions en hommage s’ouvre par deux textes de sa plume extraits de son roman inédit, Les Vieux .

Nous le poursuivons comme un chemin, campant tout d’abord son engagement pour l’étude des langues de la Bible et de la Bible elle même, tel que le relate son ami Pierre Lehnnebach, soulignant la constante attention aux échos de vie que l’on perçoit chez ceux qui approchent l’écriture, comme l’évoquent des amis rencontrés au cours de ses recherches et enseignements : Béatrice Bailleux, Anne Marie Reijnen, Mohammed Jamouchi.

L’interrogation constante entre tradition et engagement peut prendre la figure du doute. Le doute de l’homme en chemin. Pourtant, les hésitations si elles sont peintes par Jérôme Bosch deviennent une célébration de la vie qui questionne. C’est ce que Chantal Humbert nous permet de lire à travers sa présentation du tableau « Le vagabond », central dans l’œuvre de l’artiste.
Trop souvent  les tensions des temps veulent effacer des marques qui gênent une nouvelle affirmation. Le travail de mémoire devient un combat. Marcela gereda et Argan Aragon relatent la lutte que représente le recueil de témoignages des victimes de la dictature au Guatemala, pour les faire accéder à la reconnaissance et les maintenir dans la lumière de l’action.

C’est aussi à travers différentes dimensions de la mémoire que  la culture prend vie. C’est ce que souligne Camille Petit à partir des réflexions d’Hannah Arendt sur le passé et la tradition.

Le travail de la connaissance est  un travail de mémoire. Jacques Chopineau enseignant n’a cessé d’en approfondir l’expérience et d’en transmettre le goût. Il nous appartient de le poursuivre.

Catherine Luuyt